formation universitaire ou formation sur le tas

thierry Ven 12 Mar - 13:44

Bonjour,

La question que je me pose est de savoir comment approfondir ma pratique en matière d'animation de ce que l'on pourrait nommer "atelier d'écriture".

Hors il se passe que les seules formations qui apparaissent, sont des formations universitaires. Et qui dit université, dit mémoire, dit "on fait le tour de la question", avec une psychanalyste et j'en passe...Sans doute très approfondi comme formation. Mais elle ne tien ni compte du projet des personnes ni de leur expérience (dont il faut néanmoins se prévaloir pour y accéder).

Quand les universitaires s'emparent de quelque chose, d'une matière, ou d'une discipline quelconque, ça a du bon, en tant que ça "immortalise" cette chose, ça lui donne tout un sérieux, du crédit, mais ça lui donne aussi tout un caractère empesé, académique, exhaustif et rebutant.

Tout d'un coup, pour animer des ateliers d'écriture, ça prend une autre tournure... c'est comme si on allait écrire un roman à chaque séances, faut pas se manquer et surtout, faut passer par tout ce corpus récalcitrant de la naratologie et autres disciplines jusqu'alors plutôt réserver à quelques esthètes...

Je cherche des techniques d'animation, de la pratique, je n'ai pas de diplôme mais j'ai déjà un peu d'expérience d'animation ou de stimulateur d'histoires, propulseur d'idées, accoucheur de mots, pas plus...peut on appeler ça atelier d'écriture???
scratch

**Admin** Sam 20 Mar - 21:23

Bonsoir Thierry,

L'université possède une aura établie depuis des siècles. C'est le sanctuaire d'un savoir institutionnalisé et des cours magistraux. L'atelier d'écriture appartient à un autre monde, celui où le savoir est toujours en récréation.

Combien d'enseignants sont passés du statut d'élève à celui de maître de conférence sans jamais se confronter aux réalités sociales, humaines, économiques ?

Que l'on confie la formation d'animateurs d'atelier d'écriture à ces aristocrates de la connaissance me donne des frissons dans le dos.

Quel type de connaissances espérez-vous donc recueillir auprès de ces personnes qui n'écrivent pas hors du cadre obligatoire de leur métier ? Que savent-ils concrètement de la littérature au juste ? Qu'ont-ils vécu ? Que reste-t-il en eux de vivant et de créatif ? A part la théorie et le métalangage sur un corpus de textes officiels, qu'ont t-ils pour vous révéler à vous-même ?

Apprendre sur le tas, vous dites ? Mais comment s'improviser dans ce métier ?

Je forme des animateurs depuis plus de 10 ans. Je suis à la fois écrivain, formatrice et, avec le poids des années, je me suis spécialisée dans la didactique de l'écriture. C'est le fruit de l'expérience : j'ai accompagné des milliers de personnes dans leur écriture. Certains ont été publiés, d'autres ont su se libérer des tourments de la vie et de leurs inhibitions.

Pour répondre à votre question, il me semble qu'il est impossible d'enseigner un métier que l'on n'a pas pratiqué. C'est aussi simple que cela. C'est une question de légitimité. J'ai bien conscience que ce que je vous écris est dérangeant mais les universités n'ont jamais eu le monopole de la connaissance et heureusement.

Bienvenue sur ce site.

Jocelyne Barbas

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Commment enseigner un métier que l'on n'a jamais pratiqué ?